segunda-feira, 5 de maio de 2008
L`INVENTION DES CROISADES - I PART - 05.05.08
L`INVENTION DES CROISADES
PUBLIÉE EN " LES CAHIERS DE SCIENCES & VIE Nº 102 - DÉCEMBRE 2007/ JANVIER 2008
AUTEUR: EMMANUEL MONNIER
I PART
En appelant tous les chrétiens à liberer Jérusalem,Urban II inaugure une pratique nouvelle: celle du pèlerinage armé, qui défend la Terre Sainte tout en lavant les combattants de leurs péchés. Une arme idéologique redoutable, dont il était trop tentant,par la suite, d`abuser.
" DIEU LE VEUT !", scandent les Nobles et les gueux qui se sont massés,le 27 Novembre 1095,devant la Cathédrale de Clermont d`Auvergne.
Le Pape Urban II, en tout cas, l`ordonne: il appelle tous les fidèles à prendre les armes pour secourir les chrétiens d`Orient, malménés par les Turcs et délivrer le tombeau du CHRIST dans la Jérusalem occuppée depuis 1071.
Pourquoi tant de sollicitude envers ces frères d`outre-mer ? L`invasion des Turcs n`a guère troublé les Églises chrétiennes de Palestine ni gêné les pèlerinages vers Jérusalem.
"Il est donc inexact de voir dans les croisades une réponse à un appel des chrétiens d`Orient",observe l`historien MICHEL BALARD dans ses " CROISADES ET ORIENT LATIN( ed.Armand Collin,2001).
La demande provenait sans doute de moins loin.
De Constantinople dont l`église s`est séparée de celle de Rome en 1054 et qui voit avec angoise ces Turcs grignoter son Empire.
" Il y a eu un appel des BIZANTINS",soutient en effet GERARD DÉDÉYANT, Professeur d`Histoire Médiévale à L`Université Montpellier III.
On soupçonne l`Empereur Byzantin ALEXIS I d`avoir envoyé des embassadeurs au Concile de Plaisance, quelques mois avant celui de Clermont,pour tenter de réunir les deux Églises et solliciter, au passage, l`envoi de mercenaires. Mais il n`est jamais fait mention d`une quelconque reconquête des Lieux-Saints.
Peut-êttre faut-il y voir, plutôt, une simple volonté d`Urban II de renforcer son autorité,en Occident comme en Orient, dans le sillage de la réforme grégorienne qu`a vu s`affirmer le pouvoir de l`Église.
Le temps, à vrai dire, se prêtent à une telle expédition; de l`autre côté des Pyrinées,les chevaliers chrétiens commencent à faire refluer les Maures.~
Ne pourrait-on pas utiliser leur fougue destructrice sur un theâtre plus lointain ?
Si les motivations du Pape nous semblent floues, un fait reste certain: son appel fait mouche...
Les prédicateurs qui, à sa suite, ratissent les villes et les campagnes, drainent vite des flots ininterrompus d`hommes, de femmes, d`enfants, aussi fervents qu`indisciplinés.
" Cet enthousiasme s`inscrit dans une perspective millénariste. On n`est plus en l`an mille, mais le peuple a cette impression qu`en délivrant la Jérusalem terrestre il va obtenir la Jérusalem céleste", analyse GÉRARD DÉDÉYAN.
EN CLAIR: la peur d`une fin des temps, toute proche, incite le pécheur à se préoccuper de son salut.
Mais il faudra beaucoup de courage à ses premiers croisés, pour aller au bout d`une épopée où se mêlent problèmes d`argent et de nourriture, sans compter les attaques incessants des Turcs qui,durant toute la traversée de l`Asie Mineure, déciment les pèlerins plus habiles à faucher les blés qu`à faire la guerre.
Partis " aussi nombreux que des grains de sable et que les étoiles du Ciel" , selon les chroniqueurs de l`époque, il ne sont plus ,lors du siège de Jérusalem, que 1200 chevaliers et 12000 fantassins, accompagnés de quelques milliers de non-combattants.
Une foule d`anonymes , mais aussi de Seigneurs qui laisseront une empreinte profonde dans l`Histoire, comme GODEFROY DE BOUILLON.
Ensemble, ils prennent la Ville Sacré le 15 Juillet 1099.
Et dans la foulé,les croisés se taillent de nouveau États en Orient, qu`il faudra désormais défendre.
Victoire de courte durée, car le Sultan SALADIN reprend Jérusalem en 1187.
Pendant plus d`un siècle et démi, avancées et reculs -plus nombreux- se succéderont sans relâche. Avec, à chaque fois, le même engouement pour la reconquête.
Pourquoi un tel sucès populaire ? Parce que la croisade associe habillement deux idéaux: D`abord la "guerre sainte" contre l`infidèle qui se pratiquait déjà en Espagne contre les Maures. Mais à laquelle s`ajoute l`idée d`un pèlerinage, qui mène le marcheur au salut. Une pratique que, depuis le Xème siècle, est en plein essor, que ce soit sur les chemins de Rome , de Jérusalem ou de Saint-Jacques de Compostelle.
C`est donc un pèlerinage armé. organisé par l`Église. par lequel le croisé vient d`abord se laver de ses péchés.
Pèlerinage armé ? Le concept n`allait évidemment pas de soi, pour une religion qui repose-en principe- sur l`amour d`autrui.
"La croisade pose un problème qui reste présent dans la conscience humaine: celui de la légitimité de la guerre", souligne l`académicien JEAN RICHARD,dans sa Histoire des Croisades( Ed.Fayard,2005).
Le Pontificat de LÉON IX (1049-1054) avait avancé l`idée que des laïcs pouvaient combattre pour protéger l`Église.
En 1033, lÉvêque ANSELME DE LUCQUES rassemble des passages de Saint Augustin qui introduisent la notion de guerre juste.Celle qui,sous l`autorité d`un Prince, défend une "cause juste", avec une " intention droite".
La cause est juste lorsqu`il s`agit de venger des injustices subies.Et la intention droite lorsque la violence n`est pas rechercher pour elle-même.
L e chrétien renonce au pillage et au butin.Mais reste en droit de récupérer un bien ou un territoire dont on l`aurait spolié.
Pour rendre l`expédition plus attractve, URBAN II l`assortit d`une série de PRIVILÈGES.
Le croisé est protégé, entre autres, de toute poursuite judiciaire dont il faisait éventuellement l`object ou de toute excommunication. Mais surtout, le Pape reprend l`idée qu`avait expérimenté son prédécesseur, ALEXANDRE II, dans la lutte contre les Maures espagnols: le voeu de croisade annule, dès lors, qu`il est prononcé toutes les peines terrestres qui avaient pu êttre prononcées envers le croisé pour sanctionner ses péchés.
LA FIN DE LA PREMIÈRE PART
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