terça-feira, 6 de maio de 2008

L`INVENTION DES CROISADES - I I PART - 06.05.08

II (et ultime) PART

DES INDULGENCES LUCRATIVES

Rémission des peines de péchés eux-mêmes ?
Les intéressés ne s`embarrasseront pas de telles subtilés sémantiques.
Ils comprendront bientôt l`indulgence comme une absolution totale,qui leur assurera une place au Paradis.
Une telle garantie donnait à l`Église un pouvoir dont il était tentant d`abuser.
Et de fait, dès le début de XIIIème siècle, les indulgences donnent lieu à un commerce qui s`avère très lucratif.
Quelques espèces sonnantes et trébuchantes permettent au croisé de s`abstenir d`aller véritablement en Palestine.
Un trafic qui à partir des années 1240, deviant pour ainsi dire monaie courante, procurant aux Papes de solides revenus qu`ils utilisent contre leurs ennemis,quels qu`ils soient.
Quant aux véritables croisés, libérés du poids encombrant de leurs péchés, ils adopteront souvent un comportement ambivalent.
Dans la vallée du Rhin, les voilà qui s`en prennent aux Juifs, qu`ils tuent sans vergogne.
En 1099, la prise de Jérusalem s`accompagne d`épouvantables massacres.
Le comble est atteint lors de la quatrième croisade, qui se tétourne sur Constantinople pour envahir et piller la " mère des villes".
Pour la première fois, les croisés s`en prennent aux chrétiens eux- mêmes.
Débordement qui crée une rupture définitive avec le monde byzantin.
Des croisades seront ensuite lancées contre les " CAATHARES" et autres hérétiques.
Mais aussi pour des objectfs politiques, pour protéger les États Pontificaux ou renforcer l`autorité des Papes.
Innoccent III proclame en 1199 une croisade contre les Allemands de Marward d`Anweiler qui mettent à sac le royaume de Sicile.
Et lorsque l`Empereur Germain Frédéric II menace Rome en 1240.
Grégoire IX promet à ses fidèles les mêmes indulgences que celles dont bénéficient les défenseurs de la Terre Sainte.
Son successeur donnera ensuite à cette guerre valeur de croisade.
Une dérive que certains théologiens, comme Hostiensis,justifient en considérant qu`il est plus dangereux pour la chrétienté de laisser un souverain désobéir aux commandements du Vicaire du Christ que de perdre une terre chrétienne en Orient.
Peut-êttre. Mais en dénaturant ainsi l`ideal de croisade,la Papauté affaiblit durablement son prestige.
Il ne parviendra pas,pour autant à mantenir Jérusalem dans le monde chrétien.

EMMANUEL MONNIER

LA FIN

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