sábado, 3 de maio de 2008

LA SAINTE INQUISITION - I I I PART - 03.05.08


LA TROISIÈME ET ULTIME PART

LE BRAS SÉCULIER DE L`INQUISITION

De tels dérapages vont entraîner des révoltes.
" Les Inquisiteurs sont très mal reçus dans les villes du Midi. Entre les années 1299 et 1306 il y a un soulèvement général en Languedoc. Les villes de Carcassone , d`Albi, de Castres,de Cordes démarchent le Pape et le Roi pour se plaindre de toute une série d`abus de pouvoir", raconte LULIEN THÉRY.
À Carcassone, en 1285, quatre prisonniers avouent avoir monter un complot pour s`emparer des archives de l`Inquisiteur et les brûler.
En Italie comme dans le Midi,certains de ces Juges sont chassés des villes.
D`autres, surtout dans les premiers temps de l`Inquisition, échapent de peu au linchage par une population qu`ont choqué ces nouveaux procédés.
En 1242, au château d`Avignonet, les Inquisiteurs Guillaûme Arnaud et Étienne de Saint-Thibéry ont moins de chance et sont massacrés avec leur suite.
Car une réalité s`impose, l`Inquisition ne dispose, par elle-même, d`aucune puissance matérielle.
" Elle ne peut être redoutable qu`avec l`appui des princes et des gouvernants. Nulle part les Inquisiteurs ne peuvent arrêter un suspect, siéger,juger,,faire exécuter leur sentence´et saisir les biens des condamnés, s`ils ne disposent de la force armée,de l`assistance du pouvoir locale de ses répresentants et de ses agents", rappelle Jean-Louis Biget.
A-t-elle eu malgré tout un vrai pouvoir sur les esprits ? Pas totalement. Car l`Inquisition médiévale ne pourchasse pas les idées, mais les pratiques.
Ce qui est très frappant quand on lit les registres de l`Inquisition , c`est que les Inquisiteurs , quand ils interrogent les accusés, ne se soucient pas du tout de connaître leurs idées. Ils demandent s`ils ont vu des bonshommes hérétiques, quand ils les ont vus, qui était là, ce qu`ils ont fait; ils demandent très rarement ce qu`ils ont dit", s`étonne JULIEN THÉRY.
Ce que les gens pensent, au fond,importe peu à l`Église du Moyen Âge... du moment qu`ils ne contestent pas la hierarchie ecclésiastique.
C`est en Italie, quelques siècles plus tard,avec la création du Saint-Office (1542) que l`Inquisition prendra la forme d`un véritable tribunal de la conscience, destiné à lutter contre les idées déviantes des livres penseurs.
Giordano Bruno,Galilée,en feront les frais.Même s`il y aura relativement peu, en définitive, de scientifiques condamnés.
Après une période de reflux à parti du XIVème siècle (des hérésies ayant de fait,pratiquement disparu ) la répression reprend en effet de la vigueur dans l`Europe du Sud, près de deux siècles plus tard.
Surtout en Espagne, lorsque en 1478, la Reine Isabelle, après la reconquête du pays sur les Maures, cherche à reconstruire l`unité de la nation sur la loi catholique. Elle demande allors au Pape SISTO IV de mettre en plce l`Inquisition dans son royaume,contre les anciens Juifs et Musulmans , dont les conversions forcées au chritianisme lui paraîssent peu sincères.
Le PORTUGAL suivra en 1531.La machine totalitaire se remet en branle, de façon beaucoup plus brutale et méthodique.
En Espagne, le grand Inquisiteur est nommé par le Roi,lui-même,et ne répond par consequent de ces actes à personne d`autre, pas même au Pape.
La répression peut s`abattre sans entrave contre les Juifs,les sorciers,les magiciens,contre toutes les déviances, y compris sexuelles.
En FRANCE sera relativement épargnée. Il faut dire que la monarchie absolue y laisse peu de place à la contestation des fidèles, du moins jusqu`à l`avènement du Protestantisme,ou à toute volonté de pouvoir de l`Église.
" Ce qui ne veut pas dire que l`Église ne garde pas de forts moyens de contrôlle et éventuellement de répression des déviances. Mais cela ne passeas nécessairement par l`institution inquisitoriale",souligne JULIEN THÉRY.
L`esprit des Lumières, puis la Révolution, lui donneront le coup de grâce.
En FRANCE, d`abord, avant que Espagne et l`Italie ne soient conquises à leur tour par les armées républicaines .
Les idéaux de liberté de pensée et de droits de l`homme auront raison de ces tribaunaux d`exception. Et détruiront l`outil avec lequel les Papes ont mantenu , durant plus de cinq siècles, cette singularité de l`Église catholique romaine: sa prétention à gouverner en toute autonomie les âmes , et par la même, les populations.

Emmanuel Monnier

LA FIN

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