terça-feira, 16 de novembro de 2010
JOUR 16..NOVEMBRE.2010 - FAUT-IL PENSER À LA MORT ?
JOUR 16.NOVEMBRE.2010
Faut-il penser à la mort ? (1)
Qu’y a-t-il de plus triste que de penser à la mort ? Qu’y a-t-il même de plus inefficace ? A quoi peut bien servir la pensée qu’on va mourir ?
La mort semble être aussi peu un objet de pensée que de réjouissance. Elle est à la fois triste et inéluctable. Il est légitime de ne pas vouloir y penser, car dans la mort il n’y a rien à penser, rien à modifier, ni à transformer. Elle fait partie de ces nécessités qui privent la pensée de son mouvement, de ses cheminements, de sa liberté.
Et pourtant, les philosophes n’ont cessé de la penser. Car s’il n’y a pas d’intervention possible sur ce qu’elle est, elle jette néanmoins une lumière décisive sur ce qu’elle n’est pas, sur la vie. Si la mort est l’inchangeable par excellence, du moins peut-elle avoir pour effet d’inspirer notre conduite et notre pensée. Elle ne donne rien à penser, mais par elle nous pouvons tout repenser.
C’est en effet la mort qui détermine la condition finie de la vie. Nous sommes par elle précaires, éphémères, de passage. Et plus nous y pensons et plus cette pensée devient utile, car nous cessons de croire que nous avons un temps infini, que le temps ne compte pas, qu’on peut le perdre, le dépenser sans remords.
La pensée de la mort redonne du poids à la vie. Socrate allait même plus loin : il faut être à la fois certain qu’elle viendra et incertain de l’heure où elle viendra, afin de vivre chaque jour comme s’il était le dernier. C’est cette incertitude qui leur donne le plus grand prix.
Il ne s’agit pas d’être obsédé par la mort, mais par l’idée de la qualité que nous voulons donner à notre vie.
Les philosophes et la mort (1)
Faut-il penser à la mort ? (2)
La mort déprime, la mort fait peur : on voudrait en chasser l’idée, mais sa pensée persiste et elle nous hante. C’est pourquoi les philosophes décident de la penser, de la traiter comme un problème qui reste là et ne se résout pas. Que peut-on donc en penser ? Faut-il à tout prix s’en libérer ?
Un mythe platonicien raconte que nos âmes seront jugées après notre mort et que pour cette raison les individus ont intérêt à y penser. Le mythe rapporte que notre âme sera découverte et mise à nu : toute notre vie, nos pensées comme nos actes, nos bienfaits et nos forfaits, seront comme gravés sur elle et pourront être punis ou récompensés.
Au-delà de son aspect fantastique, le mythe nous transmet symboliquement la fonction profonde de la mort. La mort n’est pas rien, mais notre juge. Car elle fige brutalement notre histoire et nous rend définitivement propriétaire de notre vie. En nous privant pour toujours de la possibilité de changer et de corriger, elle nous fait prendre conscience de notre irréductibilité.
La mort rappelle qu’à chaque instant nous écrivons notre histoire, et que chaque page est indélébile, que chaque page est donc décisive. Voilà à quoi sert de penser à la mort : la mort transforme notre vie en destin, car alors nous ne pourrons plus rien enlever ni ajouter.
Curieusement, cette pensée d’une ultime nécessité nous invite à redécouvrir notre liberté : tant qu’elle n’est pas là, tout est encore possible. Chaque acte
23 novembre 2007 Publié Psychologie, Platon / ALERTER
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